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Entre satire sociale, vaudeville bien senti et vraie tendresse, “Recherche Mère Porteuse” se distingue comme l’un des rendez-vous théâtraux incontournables de l’année à Paris.
Un spectacle qui fait rire… et réfléchir
Peut-on aborder un sujet aussi sensible que la gestation pour autrui sur les planches d’un théâtre parisien ? Oui, et avec brio. Cette pièce parvient à conjuguer humour cinglant, tendresse et réflexion autour d’un thème encore tabou en France : le désir d’enfant chez les couples homosexuels, et les moyens d’y parvenir. Un pari audacieux qui fait mouche, tant par son écriture soignée que par l’énergie déployée sur scène.
Coécrite par Jérémy Boutier et Nicolas Huan, la pièce séduit d’emblée par son rythme soutenu et ses dialogues percutants. Loin de tout didactisme, elle pose les bonnes questions sans jamais donner de leçon. Le texte alterne avec finesse entre humour absurde, émotion sincère et critique sociale.
On rit de bon cœur, parfois jaune, mais toujours avec le sentiment d’assister à un théâtre vivant, actuel, profondément humain.
La gestation pour autrui reste un sujet polémique en France. Longtemps absente des représentations culturelles, elle s’invite ici de façon inédite : par la comédie. Ce choix audacieux permet de désamorcer les tensions, d’ouvrir le débat, tout en rendant accessible une problématique souvent complexe.
La pièce n’élude aucun enjeu : le regard de la société, la pression familiale, le droit à fonder une famille, les relations parents-enfants… autant de thèmes abordés avec tact et humour.
Un vaudeville moderne et inclusif
On y retrouve tous les ingrédients d’un vaudeville contemporain : portes qui claquent (symboliquement), situations absurdes, révélations inattendues, personnages hauts en couleur. Mais cette fois, le comique de situation est mis au service d’un propos plus profond. L’héritage du théâtre de boulevard est ici actualisé pour correspondre aux problématiques d’aujourd’hui, notamment celles de la communauté LGBTQIA+.
Le spectacle fonctionne aussi grâce à une distribution pétillante, en or. Les comédiens, en alternance débordent d’énergie et de justesse.
Gabriel est campé avec tendresse et humour par Jérémy Boutier, Nicolas Goergen ou Alexandre Alsina.
Léo, son compagnon, est incarné par Nicolas Huan, Maxime Peyron ou Antoine Cottet.
Clara, la mère porteuse, est jouée avec charisme par Astrid Gallo ou Salomé Hénon.
Quant à Catherine, la mère envahissante, elle est interprétée brillamment par Myriam Allais, Emilie Favre Bertin, ou Karine Martin 
Chaque personnage est finement dessiné et trouve sa place dans une dynamique de groupe parfaitement huilée.
Un spectacle drôle, engagé, mais toujours chaleureux.